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accueil archives aller au contenu | aller au menu | aller à la recherche lundi, juillet 2 2018 voguons sur la vie et les bénitiers - lecture estivale 2018 #1 par zabou le lundi, juillet 2 2018, 10:50 douceur vu lu entendu même si les vacances n'ont pas encore sonné, voici la première des lectures estivales de l'année. il est des livres avec lesquels on se sent consonner d'une manière profonde dans l'abord de la vie, dans le sourire qui point au pas de côté résolu sur les reliefs de celle-ci, des livres avec lesquels on est sur la même vibration de fréquence comme le dit l'auteur dans un de ses courts récits à propos des homélies. et puis, en avançant et en constatant le nombre de références à madeleine delbrêl, on comprend mieux pourquoi on sent un peu en famille. croisière dans un bénitier et autres petits récits à partir de la vie , ce sont 48 histoires nées d'un fait divers, toujours spirituelles, parfois dans les deux sens du terme. alors, c'est bon, tout simplement, et le mieux, ce n'est pas d'en parler, c'est plutôt de le lire : en voici donc un extrait. ma vie est simple. je suis dans ce petit monastère caché au fond des bois. et j'y prépare tranquillement une nouvelle étape, j'ai envie de me poser : je crois que je serai metteur en cène. oui, c'est ça : metteur en cène. alors, ici, je lis le texte. je l'écoute. je l'apprends. je le relis et je le scrute. je le traduis. j'essaie de lire entre les lignes. je contemple avec grande affection tous ceux qui le jouent d'une façon ou d'une autre autour de moi, et ceux qui sont plus loin, aussi. je vais souvent les visiter, ne serait-ce qu'en pensée. je me réjouis de leurs talents d'acteurs : ils transforment - chacun à sa manière - leur entourage et ce vieux monde. ils transfusent leur vie qui se mêle à la sève du texte. je les vois impliqués dans certaines tragédies, car la vie n'est pas simple pour tous. j'en vois d'autres jouer des comédies légères : cela fait du bien. j'en connais quelques-uns qui vivent des drames, et d'autres qui semblent s'amuser dans des opéra-bouffes. mais j'en connais aussi qui ne sont que figurants, plus à l'écart des projecteurs, presque dans l'ombre. quand je dis "figurant", je pense au mot "visage". c'est un beau mot. et c'est un beau métier. sur le théâtre de la vie, ce sont les plus nombreux : il n'y a pas de vie possible sans chacun d'eux. j'ai un faible pour ceux-là, et j'aime être avec eux. je les regarde envisager leur vie et, moi, je relis le texte. je croise leurs existences, ma vie et la parole et, avec eux, je mets tout cela en cène - il y en a qui disent "eucharisite". quand la cène s'allume, le soir ou à midi, chacun peut reconnaître que son histoire rejoint le grand poème de dieu. in p. raphaël buyse, croisière dans un bénitier , bayard, 2018, p. 49-50 aucun commentaire aucun rétrolien jeudi, juin 28 2018 l’inouï d’un grand amour par zabou le jeudi, juin 28 2018, 22:04 born to be a prof vita consecrata c’était il y a une semaine, lors d'une belle journée sportive avec les élèves : nous qui avions terminé l’épreuve où se trouvait le lieu du pique-nique, nous attendions. nous ? des élèves et trois professeurs dont deux arrivés cette année et puis moi : nous sommes encore en train de faire vraiment connaissance. il y avait notamment cette collègue que je sais en train de s’installer, de bâtir son foyer et, très probablement, de commencer à avoir l’idée d’y accueillir un enfant. et elle de nous demander à l’autre collègue et à moi si nous avions des enfants, ce à quoi lui comme moi répondons non. elle d’insister de savoir si c’était un choix, mon voisin bafouille quelques mots avant d’annoncer son homosexualité. et moi, de bafouiller à mon tour « non, oui, enfin… c’est compliqué ». la conversation reprit entre mon voisin et elle et je me suis demandée : « si elle savait » !!! qu’aurais-je pu répondre, a fortiori étant si proches des élèves et de leurs oreilles ? que j’étais consacrée à dieu ? inaudible (« hein, consacrée ? c’est quoi ? »… loin de son champ de pensée) en plus d’être inouï, fou et incroyable ! dire que j’étais « un peu comme une religieuse » et parmi eux, pourtant ? rien que d’imaginer cela, ça me faisait sourire car j’étais en short et baskets, encore suante des cinq épreuves, ayant donné de l’énergie et de la voix pour soutenir mon équipe d’élèves : pas franchement le look porté par l’imaginaire commun français... et pourtant, tout autant consacrée que mes sœurs qui ont choisi la plus cloîtrée des vies et qui en portent l’habit. car nos oripeaux ne parlent pas seuls : ce sont seulement nos vies données qui comptent. lire la suite ... aucun commentaire aucun rétrolien dimanche, juin 24 2018 comme lui pour avancer et être comme lui par zabou le dimanche, juin 24 2018, 23:54 actualités et politique douceur etincelles fulgurances de sainteté vita consecrata comme jean le baptiste, savoir reconnaître le seigneur qui s’approche, même caché… et en tressaillir d’une joie communicative ; comme jean le baptiste, savoir si bien le reconnaître qu’on est capable de le désigner, clairement, nettement, à ceux qui nous entourent ; comme la première lecture de sa solennité, savoir que nous ne sommes pas le fruit du hasard mais que nous sommes choisis, aimés, désirés de toute éternité ; comme jean le baptiste, être prophète, parler de la part de dieu… mais savoir que cela ne peut pas se faire sans lourde et permanente conversion de notre part ; alors, comme jean-baptiste, sempiternellement savoir qu’on ne saurait même pas enlever les godasses du seigneur mais qu’on peut parler de lui, quand même ; comme saint jean-baptiste, lui laisser toute la place ; comme saint jean-baptiste, savoir que le seigneur peut nous faire perdre la tête, d’amour et par amour. se servir de l’exemple de saint jean-baptiste pour mieux nous convertir, pour devenir un signe vivant tourné vers son cousin, vers lui et vivre, et aimer, et se donner, comme lui ! aucun commentaire aucun rétrolien vendredi, juin 22 2018 le souffle dans la presse par zabou le vendredi, juin 22 2018, 16:35 actualités et politique merci my life prière presse de fin d’année, réunions bilan, mails divers, plannings de rentrée à organiser ; tout est à traiter et, surtout, presse-toi, tout doit être fait avant cette date : les vacances approchent ! et je ne vous parle même pas des relances : bouge-toi ! alors, il serait tentant de vivre dans l’urgence, de chercher à tout faire là, maintenant, tout de suite, a devenir orgueilleux, à se prendre pour dieu, capables de tout faire, y compris dans notre monde post-moderne où l’aune de l’activité semble être mesure de réussite. s’y épuiser et pourtant échouer ici ou là… cela vaut-il le coup, sérieusement ? bienheureuse imperfection de nos fins d’année valorisant finalement notre si faillible humanité, poussant à accepter le poids de l’année et nos mains vides, et peut-être encore davantage tous nos ratages, toutes nos fatigues. elle devient heureuse, bienheureuse, si son effet est de, parfois, tout éteindre, d’allumer une bougie si le soir est déjà là, de se planter, silencieusement, devant une icône, une croix, ou d’ouvrir, amoureusement, qui une bible, qui un bréviaire, quand l’aurore se lève, ou encore, aventureusement, de lire un chapitre de spiritualité en plein milieu de journée ! et, au lieu de subir le temps, de le prendre résolument, de le tourner vers celui qui peut tout, sans qui, de toute façon, aucune activité, aucun blabla, n’aurait de sens. la fin d’année, une occasion toute privilégiée, pour retrouver, je crois, la sève de l’armature de nos journées, pour prendre souffle au coeur de la presse, et venir, souvent, puiser à la relation sapide et roborative avec l’aimant, avec le tout autre. afin que, toutes nos relectures, toutes nos rencontres, tous nos bilans, ne parlent que de lui : avant tout, au milieu de tout, après tout. et que tous ces moments de fin d’année soient action de grâce, et qu’ils donnent envie, simplement, de vivre une nouvelle année avec l